Presse normande en danger

mis en ligne le 8 mars 2012
Dans une époque encore récente on déclarait à l’envi que la presse quotidienne régionale se portait bien. Près de son lectorat, pas de problèmes publicitaires, une quasi-hégémonie sur un territoire géographique précis, tout baignait dans le meilleur des mondes.
A contrario, la presse parisienne et hexagonale surnageait dans des coûts de fabrication dus aux « salaires exorbitants » des ouvriers du Livre parisien. Dernièrement France-Soir et La Tribune ont disparu des kiosques à journaux 1 et le Parisien envisage des coupes claires dans ses effectifs. Mais maintenant même scénario en province où pourtant on nous annonçait un beau temps quasi permanent !
On en a causé dans Le Monde libertaire, un comité d’entreprise « extraordinaire » devait statuer le lundi de la semaine dernière sur le dépôt de bilan de quatre titres du pôle normand du Groupe Hersant Média 2. Tout cela a été confirmé juridiquement… enfin presque.
Il y a en effet un petit bémol : « La direction nous a présenté un bilan de l’entreprise que nous jugeons incomplet et imprécis […] le texte n’a donc pas été adopté par le comité d’entreprise », a déclaré la Filpac-CGT. La justice, lisez le tribunal de commerce du Havre, a tranché le lendemain. Résultat des courses : Paris-Normandie a été placé en redressement judiciaire. Six semaines « d’observation » où la direction 2 devrait élaborer, avec deux administrateurs judiciaires, un plan de continuation. On ne dit pas encore le chiffre des salariés qui seraient « autorisés » à continuer à travailler sur les 365 salariés actuels.
Pour la partie syndicale, l’avenir reste sombre : « Ce qu’ils veulent, c’est aller chercher un plan social pour qu’un administrateur soit nommé et fasse le sale boulot. C’est une façon de ne pas négocier. »
Aussi, on l’aura compris, de reporter toute vraie décision après l’élection présidentielle ! Il y a donc du pain sur la planche pour les militantes et militants syndicalistes pour faire la convergence des luttes sans attendre le passage à l’urne ! 3 En attendant, bien sûr, que tout le monde s’y mette.

Sitting Bull





1. Pour l’état de la distribution de la presse, voir l’article de Patricio Salcedo dans Le Monde libertaire n° 1662.
2. Rappelons que la société normande de presse, d’édition et d’impression (SNPEI), outre le quotidien Paris-Normandie, est propriétaire du Havre libre, du Havre Presse et du Progrès de Fécamp.
3. Lire à ce sujet l’article de Virginie Benito paru dans Le Monde libertaire n° 1661.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


1hommelibre

le 28 mars 2012
"IL NE FAUT PAS ETRE PLUS PRISONNIER DES SES AMIS QUE DE SES ENNEMIS"...

nsk

le 30 mars 2012
Salut... je suis un acheteur du Monde libertaire et ouvrier du livre à la SNPEI... La façon dont vous traitez ou (maltraitez) le sujet me déçoit vraiment... Derrière tout ça il y a vraiment des choses à dénoncer... Mais bon apparemment la guerre contre la cgt et plus forte. Dommage