Viveo France : suspens social

mis en ligne le 5 avril 2012
« Les plans sociaux de plus en plus interdits », titrait, en février, le quotidien de Serge Dassault (Le Figaro). Simple relation de faits, mais on sentait bien, et pas seulement entre les lignes, que, pour la presse « près du pouvoir », une telle mesure entrave la « liberté » de licencier !
En 2010, la justice a annulé un plan social à Viveo France qui concernait 64 salariés. En juillet 2011, la direction engageait un pourvoi en cassation. Après moult péripéties juridiques, la chambre concernée a repoussé sa décision au 11 avril 2012 !
Revenons un peu sur l’historique de ce triste épisode du mouvement social… C’est le 24 décembre 2009 (délicate attention pour la date !) que les salariés de Viveo France, leader français des logiciels bancaires, apprennent l’achat de leur entreprise par son concurrent suisse Tenemos, numéro 1 mondial du secteur. Peu de temps après, la nouvelle direction annonçait un plan de restructuration avec arrêt de la production au profit des produits de Tenemos fabriqués en Inde !
Un expert, mandaté par le comité d’entreprise, a démontré que « le seul objectif du rachat et de son wagon de licenciements était l’élimination d’un concurrent et de ses salariés afin de mettre la main sur sa clientèle et de conquérir le marché français ».
Dès l’annonce du plan social, il ya donc plus de dix-huit mois, la résistance syndicale (CGC et CGT) s’organise pour aboutir, en mai dernier, à la décision de la cour d’appel de Paris prononçant « la nullité du plan social et toutes ses conséquences pour défaut de motif économique et information déloyale ».
L’audience de la Cour de cassation est fixée le 11 avril à 14 heures. Comme ils le disent dans un tract de l’intersyndicale : « Les salariés de Viveo France […] organisent le 11 avril à 13 heures une manifestation près du Palais de justice à Paris et appellent tous les travailleurs à venir les soutenir. » Toutes et tous à l’île de la Cité le jour cité !