Pessimisme et défaitisme dans le mouvement social

mis en ligne le 26 avril 2012
Alors là, si vous vous êtes jetés sur cette page 3 de votre hebdomadaire favori pour avoir une analyse circonstanciée du résultat du premier tour de l’élection présidentielle, eh ben, c’est raté. J’aurais pu vous le faire, genre : « De toute façon, nous, ce type d’élection c’est pas notre truc ; on est pour la gestion directe, pour l’autogestion dans tous les aspects de la vie sociale et si les élections changeaient vraiment les choses elles seraient interdites depuis longtemps, etc. » Même pas. J’aurais pu le faire, genre, au-dessus de ça, quasi-aristocratique : « Ils ont voté et puis après ? » Non Plus. Parce que, même si les élections ne sont pas notre combat, on en subit le résultat, et lorsque Sarkozy est passé en 2007, on l’a senti passer personnellement dans notre quotidien.
En fait, je ne peux pas vous en parler pour de bêtes questions techniques : les articles doivent être écrits bien avant que les résultats s’affichent sur vos écrans. Parce qu’après l’écriture, il y a la mise en page, l’impression et la distribution. Donc, au moment où vous lisez ces lignes, vous en savez plus que moi.
Les seuls petits trucs que je pourrais vous écrire, c’est que je suis tombé sur un document de la police où ils craignaient qu’en cas de victoire de Sarkozy, la France connaisse des mouvements de grève importants et des émeutes de type athénien. Mais depuis le temps que les flics font ce type de prédiction, ce n’est plus l’insurrection qui vient, on devrait être en plein dedans…
L’autre chose, c’est plutôt un questionnement : si Hollande passe, que vont faire tous ces militants CGT, impliqués dans leur soutien à Mélenchon, plus prompts à aller à la Bastille ou au Prado pour le Front de gauche qu’à militer sur place ? Dans les discours, ils parlent tous de transformer le résultat en mouvement type juin 1936, mais on a déjà vécu ça en 1981, avec une allégeance à Mitterrand qui a fait du mal.
Bref, j’arrête aussi de me faire du mal.
Et du côté social, me direz-vous ? Il semblerait que ce soit le calme plat. Les médias n’ont plus d’yeux que pour les échéances électorales et les bons mots des candidats. Plus question des salariés de Florange, même si le plan de reprise prévu ne l’est que pour quelques mois, avec licenciements à la clé. Peu question de ceux de la Fonderie du Poitou Aluminium que Renault ne veut pas reprendre mais où Sarkozy, en pseudo-sauveur, a annoncé une reprise par une société pas claire, avec licenciements à la clé et également pour peu d’années. Pour la Sernam, cette fois la SNCF les reprend mais aussi avec des licenciements… Et je pourrais continuer longtemps la liste, avec le secteur social malmené, les hôpitaux, la Poste, le fret SNCF, pour ne parler que des gros morceaux.
Vendredi dernier, je participais à un rassemblement-barbecue devant Petroplus. Un rassemblement auquel on est habitué depuis le mois de janvier, lorsque les salariés de la raffinerie ont appris que Petroplus les laissait tomber. Si les cheminées commencent à fumer en signe de possible redémarrage des installations, c’est plus souvent les merguez qu’on sent à l’entrée de l’usine ces temps-ci. Ce jour, il y a environ 250 personnes, dont la moitié de salariés ou sous-traitants de la raffinerie. Le rassemblement a lieu pour annoncer ce qui est présenté comme une victoire.
Depuis le début du conflit, les salariés gardaient les stocks de carburant comme un « trésor de guerre » permettant de faire pression. Sauf que ce vendredi 13 avril, les organisations syndicales ont signé un accord avec le ministre de l’Industrie, Besson, pour qu’il puisse récupérer une partie de la trésorerie et des stocks. La moitié de la vente servant à rembourser les dettes de Petroplus et les 100 millions restant allant à Petit-Couronne : 17 millions pour les travaux de redémarrage et le reste pour financer, sous contrôle des syndicats, les éventuelles conséquences sociales comme des indemnités en cas de liquidation pure et simple.
Donc, pas du tout une victoire mais plutôt une fermeture annoncée, même si l’ancien propriétaire, Shell, avec un contrat « à façon », fournit un sursis de six mois et que le pseudo-industriel Klesch, connu comme liquidateur, dit être intéressé par la raffinerie, pour quelques années, moyennant des licenciements.
On arrive aux limites de ce drôle de combat des Petroplus qui ont tout misé sur la médiatisation et sur la politique spectacle (neuf des candidats sont venus sur le site). Peut-être aussi que le fait que les salariés ne se soient pas impliqués et n’ont fait que suivre les délégués syndicaux n’a pas arrangé les choses. En même temps, c’est difficile de donner des leçons à des collègues qui vont se retrouver à la rue d’ici quelque temps.
Je suis resté à discuter avec des sous-traitants plutôt défaits, très pessimistes quant à leur avenir, même si ça dure encore quelques mois, d’autant que eux n’auront pas de primes de départ.
Après le rassemblement, lorsque les barbecues se sont éteints, après que les militants du Front de gauche ont fini leur prêche, après que les salariés de Petroplus requis pour la sécurité sont rentrés dans l’usine, une quarantaine de militants CGT sont allés bloquer un péage sur l’A13, histoire de…



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


YvesDuteil666

le 29 avril 2012
Lu dans la presse britannique indépendante:

L’Inde a dès à présent adopté un programme national visant à l’attribution à chacun de ses 1,2 milliards de résidants d’un Numéro Unique d’Identification.
Le projet sera dirigé par l’Autorité Indienne pour l’Attribution du Numéro Unique d’Identification (en anglais UIDAI) en vue de lutter contre le vol d’identité et la fraude aux allocations familiales et sociales. Néanmoins, ce ne seront pas les seuls organismes d’allocations qui auront accès à ce numéro et pourront en faire usage, puisque les principales institutions bancaires et d’autres institutions envisagent d’utiliser l’UIDAI pour des procédures d’identification et de paiement ainsi que d’autorisation d’accès. Une fois que ce système aura été instauré, l’UID deviendra la méthode d’identification la plus courante en Inde.
Dans l’état actuel des choses, l’obtention d’un numéro Unique d’Identification reste facultative. Cependant, dès que les banques, la distribution et les services sociaux commenceront à exiger l’identification par ce moyen, il deviendra impossible de ne pas y souscrire. C’est exactement ce qui est visé à travers le système biométrique mondial. De fait, la société sans argent liquide est l’objectif affirmé de ce programme.