Nouvelles de la restructuration du capitalisme…

mis en ligne le 3 mai 2012
Pendant que les deux guignols – le bleu et le rose – trimballent leurs miches à travers le pays pour lécher le derrière du populo, il y en a pour qui les prochains mois s’annoncent difficiles… Une fois de plus, avec des plans sociaux à tout va, le capitalisme en crise se restructure en laissant des travailleurs sur le carreau. Retour sur une réalité sociale calamiteuse…

Fralib, victime de la justice de classe
Il y a quelques mois, je saluais la victoire des travailleurs de Fralib (thé Lipton et infusion Éléphant) qui parvenaient à obtenir l’annulation d’un plan dit de sauvegarde de l’emploi (PSE) visant à fermer l’usine du site de Gémenos. Malheureusement, il semblerait que j’ai crié « victoire » trop tôt…
Unilever, le groupe auquel appartient Fralib, a tout récemment obtenu de la justice (bourgeoise) la validation d’un troisième PSE. Non satisfaits des propositions de reclassement et des promesses « d’aide à l’accompagnement », la plupart des travailleurs de Fralib refusent de se plier à la décision de justice et exigent la reprise de l’activité du site. Pour citer le secrétaire départemental (PCF) des Bouches-du-Rhône (une fois n’est pas coutume, hein !), « cette décision fait suite à un choix politique qui est clair depuis longtemps : l’État s’est placé du côté de la multinationale face aux salariés » 1. Ces derniers, qui se refusent d’abandonner la lutte, s’investissent désormais à fond dans leur projet de transformation de l’usine en société coopérative ouvrière de production autour de la marque Éléphant. Espérons qu’il verra le jour – mais ce n’est pas gagner… – et que ces travailleurs pourront, enfin, posséder leur outil de travail.

ST-Ericsson dans la dèche
L’entreprise ST-Ericsson (composants pour téléphones portables) a décidé de se séparer d’environ un tiers de ses salariés. Désireuse de faire une économie de plus de 320 millions d’euros (pour compenser une perte de 312 millions d’euros depuis le début de l’année), le fabricant a annoncé la suppression de 1 700 emplois. Se voulant rassurant, il a précisé qu’aucun poste ne serait supprimé en France. Comme si les travailleurs des autres pays comptaient pour du beurre ! Mais que les salariés français de la boîte se le disent : à la prochaine nouvelle perte de fric, ce sont eux qui payeront…

Seule la solidarité peut payer…
Heureusement, au milieu de ce gris social se dessinent quelques bonnes nouvelles. Samedi 21 avril dernier, 600 personnes ont manifesté dans les rues de Boffres, petit village d’Ardèche, pour dénoncer la fermeture d’une usine Aoste (charcuterie) et le licenciement des 65 salariés qui y travaillent. Un bel élan de solidarité qui – croyons-y ! – portera ses fruits. Car avec les sales temps qui courent, il n’y a qu’elle – la solidarité – qui pourra nous permettre de résister à un patro•nat toujours plus avide de profits et de coups durs.





1. L’Humanité, édition internet du 20 avril 2012.