Météo syndicale

mis en ligne le 17 mai 2012
Qui vole un œuf vole un bœuf dit un dicton populaire (jadis ?). Que dire, alors, des agissements actuels et passés de la firme suédoise Ikea ? En 2009, elle était soupçonnée d’encourager la déforestation et le travail des enfants ; en 2011, on l’accuse d’avoir sous-traité en Birmanie et en Biélorussie. En mars dernier, en France, c’étaient des affaires de flicage et maintenant ressort l’utilisation de prisonniers politiques en RDA dans les années 1970 pour une partie de la production des meubles de la célèbre marque suédoise.
« L’emploi de détenus politiques comme travailleurs forcés est absolument inacceptable. Nous cherchons le dialogue avec les personnes concernées et les associations de victimes » a déclaré le porte-parole du groupe Ikea. Mais, selon les archives de la Stasi (800 pages), 65 sites de production est-allemands travaillaient pour le « géant suédois » 1.
Cerise sur le gâteau, six parlementaires américains ont demandé, la semaine dernière, à rencontrer des responsables d’Ikea au sujet de « travail forcé dans les prisons cubaines ».
Tirons le rideau sur les agissements de cette entreprise tentaculaire pour revenir sur la situation de notre charmante France délivrée du joug de l’UMP…
C’est dans l’air du temps, parlons encore des vieilles casseroles ! Une, au hasard (sic) : Denis Gautier-Souvagnac, ex-président de l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie) est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour abus de confiance.
Qu’avait donc fait cette sommité de l’élite patronale ? Trois fois rien… Il a retiré 16,5 millions d’euros en liquide (entre 2000 et 2007) de la caisse de son organisation. Selon des « rumeurs avérées », toute cette manne était destinée à « fluidifier les relations sociales » ! Et les partenaires syndicaux aussi ? Si le monsieur se met à table pour révéler quelques noms, ça va gémir dans certaines boutiques syndicales estampillées…
Nous avions évoqué, en avril dernier, la lutte des employés de Viveo. La Cour de cassation a invalidé la semaine dernière l’arrêt (dit Viveo) qui ouvrait la voie à l’annulation des plans sociaux démunis de motif économique. Comme l’a déclaré un juriste : « L’arrêt de la Cour de cassation envoie un signal inquiétant en disant aux entreprises qui font des profits qu’elles peuvent licencier si elles ont les moyens de payer. »
Suffit-il maintenant d’attendre une proposition de loi instituant un droit de veto suspensif pour les comités d’entreprise face aux plans sociaux ? Et l’interdiction des licenciements « économiques » dans les entreprises qui font des profits ? On attendrait plutôt une réponse syndicaliste. Affaire à suivre.
Face à de nombreuses luttent qui menacent de tourner court (Fralib, ArcelorMittal), l’attitude à la tête des centrales syndicale représentatives semble à l’attente. Tout renégocier, tout remettre à plat, soit, mais on attendrait plutôt un front syndical du refus d’avaler des couleuvres. Mais, à gauche comme à droite, les miroir aux alouettes perdurent !

Torrent Impétueux





1. Nota bene : en RDA, 20 % des détenus l’étaient pour des raisons politiques. La Stasi était la police secrète est-allemande.