Saint-Imier 2012 : retour sur les Rencontres internationales de l’anarchisme

mis en ligne le 20 septembre 2012
1681StImierÀ l’occasion des 140 ans du congrès de Saint-Imier, en 1872, acte fondateur de l’Internationale anti-autoritaire, des Rencontres internationales de l’anarchisme furent organisées, à l’initiative de la Fédération anarchiste, de l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA), de la Fédération libertaire des montagnes, de l’Organisation socialise libertaire et de la coopérative Espace noir de Saint-Imier. Le congrès de l’Internationale des Fédérations anarchistes s’est déroulé en même temps dans la même ville.
Ces Rencontres internationales de l’anarchisme ont été l’occasion de faire le bilan de l’histoire du mouvement anarchiste, de ses idées, de ses réalisations, de ses espoirs, de ses défaites, de ce qu’il en reste aujourd’hui, les combats qui sont les siens et ceux qu’il partage avec d’autres : antimilitarisme, antiracisme, autogestion, décroissance, éducation, féminisme, internationalisme, non-violence, anti-autoritarisme, etc.
Pendant cinq jours, des milliers de personnes se sont réunies dans la petite ville de Saint-Imier autour de conférences, d’expositions, de concerts, d’un salon du livre, de cuisines collectives, de cinéma, etc. Des personnes et des organisations anarchistes de toute la planète étaient présentes : Amérique latine, États-Unis, Russie, Europe, Maghreb, Japon, etc., donnant une réelle portée internationale à ces rencontres, qui se sont déroulées dans une ambiance conviviale et solidaire.
Pendant cinq jours, la centaine de militants et militantes de la FA présents ont été sur tous les fronts pour faire de cet événement une réussite et gérer en même temps le congrès de l’Internationale des Fédérations anarchistes. Durant ce congrès, nous avons accueilli une nouvelle fédération, la FAO slovène, et tissé des liens fraternels avec la Fédération anarchiste du Mexique, entre autres. De nombreuses délégations étrangères étaient présentes et nous laissent espérer un nouveau développement de l’anarchisme organisé, et de l’IFA en particulier, dans les prochaines années, dans de nouveaux pays. La FA a actuellement la responsabilité du secrétariat de l’IFA.
Toute cette aventure fut fatigante, mais très enrichissante. Les dernières rencontres internationales de cette ampleur dataient de 1984 (Venise), soit près de trente ans. Nous espérons bien ne pas attendre la prochaine encore aussi longtemps.
Nous envisageons d’organiser un nouvel événement de cette ampleur dans dix ans, pour les 150 ans du congrès de Saint-Imier, en espérant que nous mettrons à profit ces années pour consolider et développer nos organisations anarchistes afin de lutter et de gagner les luttes sociales contre les dominations étatiques, capitalistes, morales et religieuses.
Au niveau de l’IFA, nous nous sommes séparés avec de nombreux projets à mener à bien : organisation de Rencontres anarchistes méditerranéennes, de Rencontres anarchistes des Balkans, de Rencontres anarchistes continentales en Amérique latine (Mexique) ; organisation, si possible, d’un Forum social alternatif en Tunisie à l’occasion du Forum social mondial ; organisation de solidarités concrètes avec les anarchistes de par le monde, notamment à Cuba ; production de matériel commun, etc.
Pour l’heure, nous faisons un bilan très positif des Rencontres de Saint-Imier, de leur déroulement, de leur couverture médiatique, de leur impact, des perspectives qu’elles ouvrent et de leur accueil par la population locale. Il est encore trop tôt pour faire le bilan financier – qui devrait s’équilibrer à peu près, voire être en léger déficit de quelques milliers d’euros, somme importante, mais à mettre en regard des efforts investis et du budget initial de près de 100 000 euros –, mais ces Rencontres n’auraient pas été possibles sans le soutien financier des organisations anarchistes partie prenante du comité d’organisation, sans les dons des individus et organisations de par le monde.
Nous tenons ici à remercier toutes les personnes qui ont rendu possible cette aventure et surtout les camarades d’Espace noir, de Saint-Imier, qui ont fait un énorme travail avec la municipalité et les autres structures de la ville (musée, CCL, Mémoires d’ici, etc.).