Coup pour coup

mis en ligne le 20 septembre 2012
Les anarchistes n’ont pas pour habitude de se payer de mots. La défaite des travailleurs de PSA est possible. Pourquoi ? Les bonimenteurs qui font les importants à discuter avec le patron de l’avenir des sites nous mènent à la défaite. Les illusionnistes qui font mine de vouloir « sauvegarder l’emploi » nous mènent à la défaite. Les naïfs qui pensent que les 1400 départs volontaires seront indolores se moquent de nous. Quand les lettres de licenciement tomberont, on ne se souviendra plus que les départs étaient supposés « volontaires ». Et les sous-traitants ? Volontaires aussi pour se retrouver au chômage ?
Une chose est sûre, bonimenteurs, illusionnistes et naïfs refusent d’avancer les seules revendications qui vaillent, les seules qui nous unissent : retrait pur et simple du plan Varin ! Aucun licenciement ! Maintien de tous les emplois, de tous les sites !
La victoire des travailleurs de PSA est possible. Comment ? Une seule journée de grève sur les sites non concernés par les licenciements et sur lesquels la direction mise beaucoup (Poissy, Mulhouse) et Varin remballerait son plan dans les cinq minutes. Hélas, nous n’en sommes pas là.
Les anarchistes ne cherchent à fourguer aucune carte ni à ratisser la moindre voix aux prochaines élections. Ils posent simplement la question : que faire si l’on ne veut pas que notre colère débouche seulement sur le renoncement et la résignation ? Et ils proposent aux travailleurs de La Janais de réfléchir à ces propositions :
– Exiger de l’intersyndicale qu’elle fasse vraiment vivre les seules revendications acceptables : maintien intégral du site et de tous les emplois ; aucun licenciement , ni à La Janais, ni ailleurs !
– Doubler l’intersyndicale d’un comité de lutte si les représentants syndicaux ne veulent pas organiser la riposte.
– Établir le contact avec le site d’Aulnay où des travailleurs combatifs sont déjà mobilisés.
– Exprimer ouvertement notre colère et rompre avec l’image d’abattement et de soumission que les médias donnent de nous.
– De toute urgence, établir des liens de solidarité active avec la population de Rennes et du département, avec les travailleurs de la sous-traitance. Si c’est la situation de toute la population laborieuse de la région qui se joue à travers notre sort, le seul fait qu’elle se dresse, unie et résolue, inquiétera les licencieurs.
Il est nécessaire de passer de la colère à la révolte consciente et organisée. Nous, anarchistes du groupe La Sociale de Rennes, affiliés à la Fédération anarchiste, sommes disponibles pour aider les travailleurs dans ce combat. Un autre avenir est possible que de nous défendre contre les coups ou de nous soumettre. Bien sûr que les usines et toute la société pourront tourner sans les patrons ! Bien sûr que la société que nous construirons impliquera un autre mode de production et de consommation ! En attendant, battons-nous pour nos revendications. Gardons bien en conscience cette vérité de toujours : « Ceux qui se battent peuvent perdre, mais ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu. »

D’après le tract distribué par le groupe La Sociale
de Rennes lors de la manifestation des travailleurs de PSA le 15 septembre