Météo syndicale

mis en ligne le 4 septembre 2012
Puisqu’on est dans les efforts syndicaux (syndicalistes ?) sous un régime politique où la gauche a pris les rênes, tournons nous vers le sud de l’Afrique. Du temps de l’apartheid, en 1987 pour être précis, la grève massive des mineurs avait été un des derniers « coups de butoir » contre le régime honni. Les derniers événements d’août et septembre ont montré que rien n’avait beaucoup changé, voire que ça stagnait ! Ainsi Zwelinzima Vavi, leader syndicaliste venant redonner de l’espoir aux 15 000 grévistes qui refusaient de reprendre le travail, pouvait déclarer au sujet de l’ANC qu’elle était : « de plus en plus rongée par le factionnalisme 1, le copinage et la corruption. »
À quoi bon tant d’efforts ? Des années de sarkosysme et la victoire à l’arraché du parti socialiste sont-elles comparables avec la situation politique en Afrique du sud ? Certes non mais, pour ne parler que d’elle, la CGT en est à se déclarer « l’arme au pied ». Cela ne suffit pas à instaurer une rentrée sociale combative.
Pas de meeting de rentrée, une situation embrouillée par le problème de succession de Bernard Thibault à la charge suprême : on n’est pas dans le beau fixe ! Ajoutons pour faire bonne mesure le changement sans surprise à la direction de la CFDT et on a un paysage folichon. À part Force ouvrière qui saura avancer plus que : « les avancées sociales, il faudra aller les chercher ? »
On semblerait donc dans la situation où personne dans le syndicalisme estampillé n’ose encore dire qu’au niveau social c’est pas brillant, que sous Hollande comme sous Sarkozy, il faut toujours se battre pour défendre emplois, conditions de travail et salaires ?
Des licenciements au journal L’Équipe et dans tout le groupe Amaury, au préavis de grève à TV5 Monde à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT- SUD pour le 15 octobre, on voit bien que l’effet de grâce a été de courte durée !
Et Aulnay qui désespère et « découvre » comme cet ouvrier au ferrage : « on comprend pas où va le gouvernement : que ce soit la droite ou la gauche, ils laissent fermer les usines. » En fait l’actuel Président de la République promet simplement des pourparlers tripartites syndicats direction état. Pour légiférer sur la sauce à laquelle travailleuses et travailleurs seront mangés ? Une chose est claire, comme le dit le délégué FO : « Hollande a dit qu’il n’avait pas de véritable pouvoir pour agir sur ces suppressions de postes. » CQFD, quand on a décidé de respecter la loi des marchés…
C’est pourquoi il semble plus qu’illusoire de dire « à l’Élysée, les PSA gagnent une négociation. » à faire croire que l’on peut faire pression par les voies parlementaires sur le PS pour qu’il tranche « entre la défense des intérêts du capital et la satisfaction des attentes populaires. » Tout ça en fait, c’est du sous-léninisme à la sauce XXIe siècle. Il est bien temps de renverser la vapeur et de s’y mettre toutes et tous pour que l’unité des luttes soit autre chose que des imprécations de bistrot.







1. Factionnalisme : division au sein d’un mouvement politique, en petites unités semant le trouble.