Météo syndicale

mis en ligne le 17 janvier 2013
Il faisait un temps de Bretagne en ce jeudi 10 janvier, avenue Bosquet à Paris. Face au Medef il fallait une réponse unitaire syndicale avait-on lu dans les gazettes et les quotidiens, pour contrer les agissements du Medef. Comment dire ? La réponse était un peu étriquée… par des hardes syndicales unitaires pour battre le pavé du cossu 7e arrondissement. Beaucoup de militants CGT, quelques-uns de FO, une banderole de la FSU et surtout beaucoup de retraités. On l’a déjà dit dans les pages du Monde libertaire, dans les manifestations (presse-bouton ou autres), les actifs, ceux qui quittent le boulot pour aller manifester ou simplement faire grève, ne peuvent plus le faire maintenant comme avant. De là à dire que les retraités (héritiers véritables des traditions de lutte prolétarienne) sont les véritables moteurs de toute mobilisation syndicaliste, ça reste à débattre… Quoi qu’on en pense vraiment, ceux et celles qui ont la réalité en mains sont celles et ceux qui bossent aujourd’hui. Et, faut-il le préciser, pas celles et ceux qui causent en leur nom avec l’étiquette des syndicats représentatifs.
Ainsi, vis-à-vis du Medef, le front syndical unitaire n’aura pas tenu longtemps . On a compris que maxi-flexibilité, casse du CDI, réduction des moyens des instances représentatives du personnel, privation des moyens de recours aux prud’hommes sont les angles d’attaque. Comme si le Code du travail n’était pas assez amoché comme ça ! On n’oubliera pas ! Risquons le non-consensus, les problèmes de représentativité sont des ombres chinoises plus que présentes ! 1 Et curieusement, alors qu’au cours des dernières années (contre toute logique historique, donc contre toute logique syndicaliste), CGT et CFDT avaient esquissé éhontément plusieurs pas de deux. Dans les rangs c’était autre chose. Les militants de ce jeudi 10 janvier critiquaient à haute voix la confédération ex-chrétienne, à deux pas de Bernard Thibault 2 qui avait plus qu’œuvré pour marcher allègrement sur les plates-bandes du syndicat de Chérèque.
Alors, vérité à la base ou à la tête des organes dirigeants ? La une d’un quotidien parisien/national implorait que patronat et syndicats s’entendent enfin. Comme on disait au siècle dernier : sur quelles bases, et qui déshabille l’autre ? Vu l’air du temps ça va pas trop bien pour la Sociale et en ce moment précis, avec la bénédiction des représentants officiels du socialisme par voie parlementaire.
La façade CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, CGT était sur le principe « Pas d’accord en vue si le Medef reste inflexible ! ». Le problème est que militantisme à la base ou non, le monde du travail est tributaire du résultat.
Selon un sondage, la lutte des classes serait plébiscitée par une « large majorité de Français » dans les organisations spécifiques de toute obédience. Faudrait mieux que ça relance le syndicalisme, non ?









1. Des sous et des sous ! Le syndicalisme du xxie siècle ne penserait-il qu’à ça ? Qu’en penserait Griffuellhes, trésorier de la CGT avant la Première Guerre mondiale ?
2. Toujours protégé par un service d’ordre du Livre CGT. Au moins un boulot que les travailleurs de l’imprimerie auront conservé… Commentaire de Sitting Bull.