Ambiance à PSA : des nouvelles fraîches

mis en ligne le 20 mars 2013
Tous les records de durée d’une grève dans l’automobile commencent à exploser ce jeudi 7 mars. Plus de sept semaines, ça devient dément. Effacées des tablettes les six semaines de 2007. Le Guiness Book n’est pas loin. Dans l’espoir de redonner un deuxième souffle à un conflit qui s’enlise, le secrétaire Lutte Ouvrière de la CGT Aulnay veut inviter les non-grévistes à l’AG où viendra le remplaçant de Bernard Thibault. Sans peur du grotesque, il propose même de leur offrir le café et des cacahuètes… Il se dit que plus de monde il y aura, plus ça permettra à sa secte 1 de faire de la lèche à la CGT nationale, en lui donnant des gages… À ceux qui me proposent de m’adresser aux ouvriers confinés dans les salles de pause, je réponds tout net : « J’ai le respect des cadavres ! Je ne trouble pas les cimetières ! » Sans ironie, je me permets d’ajouter : « S’il doit y avoir des cacahuètes, ça sera les épluchures dans la gueule de ces charognes ! »
Une preuve de plus que la plus grande partie des non-grévistes ont les foies. Rien que pour cette semaine : 60 d’entre eux partent pour Poissy monter les sièges manquants à cause de la grève chez Lear. Chaque lundi un nombre équivalent devrait suivre un chemin similaire. À ce rythme, ils préparent bien le vidage de l’usine. Le débat est toujours là : ont-ils encore besoin de la production à Aulnay ? L’une des clefs d’une éventuelle victoire réside toujours dans cette question. Cette interrogation n’empêche en tout cas pas la compassion envers la vermine : qu’ils crèvent les pneus des bus ! Le témoignage d’ouvriers ayant fait l’aller-retour prouve bien qu’ils vont marner : à Poissy, pas le droit d’aller aux cabinets, faut respecter les pauses, même pour manger le casse-croûte ! Comme disait Louis-Ferdinand Céline : « On croit qu’il y a des limites à la bêtise humaine… elle est sans limite ! » Rien que le fait que je vous raconte qu’à Aulnay, ils étaient payés à rien foutre que profiter de notre grève, étaye les dires du grand écrivain. Encore heureux pour ces casemates que le chef ne leur ait pas demandé d’aller se jeter au fond d’un trou…
Tout n’est pas encore verrouillé. Les murs ont été trop longtemps fermés. Les jeunes qui viennent voir les grévistes, ramènent de la joie, de l’enthousiasme et de la bonne humeur… la jonction sans prise de tête entre le monde du travail et l’intellectuel. Lutte Ouvrière avec sa tristesse qui durera toujours, sa sournoiserie. voulait que la grève d’Aulnay soit sa chasse gardée exclusive. Au moins ces Pierrots lunaires viennent avec leurs vraies couleurs…
Le passé éclaire souvent le présent. Pour vous prouver que je n’exagère pas dans mes dires, je vous y ramène… Ce samedi-là, un rassemblement d’importance a lieu à Aulnay-sous-Bois. C’est un grand meeting déjà prévu de longue date par les syndicats. Son but : protester contre le chômage, la désolation à venir dans un département déjà sinistré. Poutou et ses collègues de Ford montent dans la foulée de leur manif du matin au salon de l’automobile pour apporter leur soutien.
C’est pas de trop au vu du nombre des présents que les Fords soient venus aux HLM des 3 000. Une fois Poutou sur place, Jean-Pierre Mercier et deux acolytes viennent à sa rencontre. Prétextant que c’est un meeting syndical, pas politique… donc il ne montera pas à la tribune. Les promesses faites avant, les péripéties de 50 ouvriers venus dans la galère du RER pour arriver dans la foulée du Salon de l’Auto n’y font rien. Au contraire, les sbires aboient de plus belle. Poutou et ses collègues auront fait le voyage pour rien. Dégoûtés, ils repartiront avec le sectarisme de Lutte Ouvrière en souvenir. Il est vrai que Jean-Pierre Mercier et sa secte 1 n’aiment pas la concurrence ; s’il doit y avoir unité, ça doit être sous leur unique direction.
Comme j’aimerais que le ridicule tue ce que racontent les trotskistes dans les ateliers sur Poutou. Les chants de corbeaux se poursuivaient : « Le NPA c’est des petits ! Ils ont besoin de la lutte d’Aulnay pour exister, faire leur pub ! Le NPA se met devant la foule avec son drapeau pour faire croire qu’il dirige, qu’il est grand ! » Tout ça a fait des dégâts : une revendication monte : « Les syndicalistes doivent enlever leurs badges. Arrêter les guéguerres d’appareil politique. » Les grévistes précisent bien : ce qui a fait déborder le vase, c’est l’attitude honteuse, sectaire… contre Poutou et les ouvriers de Ford.
La colère légitime contre Lutte Ouvrière remonte jusqu’au secrétariat du syndicat. Manque de pot pour les trotskistes ce jour-là : un observateur de la CGT nationale monte pour assister aux débats hebdomadaires au local. Bien qu’édulcorés par LO, les compte-rendus des échanges montrent bien que ça a chauffé pour eux. En invitant un adepte de Joseph, les croyants en Léon voulaient démontrer l’alliance définitive entre les deux branches du bolchévisme (stalinisme/trotskysme) de plus en plus complémentaires. Le stalinien malgré ça ne manquera pas de casser du trotskyste racontant en haut lieu que ça n’allait déjà pas si bien. Je vous relate des faits pas très reluisants de l’histoire contemporaine du mouvement trotskiste. Si je ne relatais pas à mon tour les paroles d’un militant de Lutte Ouvrière pour calomnier Poutou de plus belle. Propos qui m’ont été rapportés par des témoins. Elles finiraient à l’égout à l’image de l’individu qui les a éructées dans une réunion d’atelier. « Le révolutionnaire Poutou a payé pour rentrer au salon de l’auto ! Nous, on rentre gratos ! » Le public d’idiots du village acquis à son humour de caniveau, se marre. Sans savoir qu’il est plus facile de rentrer à 3 000 qu’à 50. À contempler ces réparties douteuses, on conviendra qu’une éventuelle union des trotskistes n’est pas pour demain !
Conséquence des calomnies intertrotskistes : si le ridicule ne les tue pas, les bouchons finissent par sauter dans les ateliers. Une grève anti-syndicats éclate en équipe B derrière montrent les déboires des dirigeants de la CGT d’Aulnay.
Bien que Lutte Ouvrière ait mué, le corps staliniste rejette les cellules trotskistes, c’est génétique. Il ne peut que se réjouir des malheurs des néostaliniens. La lecture des minutes de la réunion nous montre bien comment. Mercier a été rembarré par les grévistes quand il s’est présenté à eux avec son badge. Son image de leader de la grève s’est bien écornée… Dans la réunion au local, Mercier croit se dédouaner en faisant dans la surenchère calomniatrice, balançant en plein secrétariat : « Les grévistes de ce matin sont téléguidés par FO pour casser la CGT et la lutte ! » En balançant ces inepties, malgré sa garde prétorienne, il ne fait rien d’autre qu’aggraver son cas. Des personnes présentes laissent pas passer : « Si eux sont FO, moi aussi ! La grève de ce matin est plus que justifiée ! » Les notes du cahier, avant arrachage, s’arrêtent là. L’article aussi. Suite la semaine prochaine avec la narration clinique comme si vous y étiez de l’épopée au siège de l’IUMM.

Solien Larios









1. Définition du Larousse : Clan constitué par des personnes ayant la même idéologie. Ex. : ce petit groupe constitue une secte à l’intérieur du parti. Ensemble de personnes professant une même doctrine philosophique, religieuse etc. Ex : la secte d’Epicure. Groupement religieux clos sur lui-même et créé en opposition à des pratiques religieuses dominantes.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


nerval

le 24 mars 2013
Arrête de boire, surtout avant d'écrire!
Comment peut-on raconter un tel tissu de conneries.....

dennis

le 26 mars 2013
Juste une question. L'auteur de cet article est il gréviste? Et si oui que propose tu à part pendre les animateurs de la greve pour divergence politique?
Comment explique tu que les militants de LO soient credible pour diriger le mouvement et les gens comme toi?
Serieusement existe t-il une voix anar ou libertaire dans ce mouvement?

Meme si je suis anar, je suis solidaire des grevistes et de leurs representants elus.