Météo syndicale

mis en ligne le 28 mars 2013
Peu de temps avant Pâques, la CGT avait-elle en tête de jouer le retour aux origines ? « Les syndicats ont depuis quelques années une ambition très haute et très noble. Ils croient avoir une mission sociale à remplir et, au lieu de se considérer soit comme de purs instruments de résistance à la dépression économique, soit comme de simples cadres de l’armée révolutionnaire, ils prétendent, en outre, semer dans la société capitaliste le germe de groupes libres de producteurs par qui semble devoir se réaliser notre conception communiste et anarchiste. Devons-nous, en nous abstenant de coopérer à leur tâche, courir le risque qu’un jour les difficultés ne les découragent et qu’ils ne se rejettent dans les bras de la politique ? » écrivait, en 1899, Fernand Pelloutier dans sa célèbre Lettre aux anarchistes 1.
Faire du neuf en faisant référence au passé, avec de nouvelles orientations syndicalistes, voilà bien ce que l’on lit ça et là dans la presse confédérale de la porte de Montreuil à Paris. En fait, c’est la coutume, comme partout lors d’un congrès : on est censé repeindre la maison et annoncer tous azimuts que ça va repartir comme sur des roulettes, tous feux dehors !
Mais les faits sont têtus… et laissent des trucs indélébiles comme le fer rouge pour les divers bannis de la société. Sauf que là, ce sont de « mauvaises habitudes » que la centrale syndicale, encore majoritaire, traîne comme des boulets. Il y a quelque temps, séquestrations de patrons, affrontements avec les forces de police diverses étaient déclarés comme ne figurant pas dans la panoplie du parfait petit syndicaliste. Maintenant, avec les positions à la Valls, toute violence ouvrière a l’imprimatur confédéral…
Côté unité syndicale, les retraités (UCR-FO, FSU, UCR-CGT et Unirs) ouvrent le chemin avec une conférence de presse le 26 mars où ils développaient les termes d’une lettre adressée au gouvernement. Mais pour un 1er mai unitaire, ça attendra peut-être que les drapeaux CFDT finissent de brûler dans des manifs CGT ! Sans parler des divers licenciements et conflits juridiques CGT-CGT… que les liesses du congrès ont mis à l’arrière-plan.
Tout ça pour dire que les problèmes internes syndicaux sont toujours là et que les oppositions syndicalistes de toutes obédiences ont du pain sur la planche ! Pendant cela, Laurence Parisot défend son boulot qu’elle voudrait voir perdurer pour un autre tour… On y reviendra, histoire de rire un peu !



1. On pourra penser que la référence aux « textes sacrés » n’apporte pas grand-chose aux débats actuels. Certes, l’histoire ne repasse jamais les mêmes plats deux fois… mais les mêmes problèmes restent à travers les siècles.