On nous pollue

mis en ligne le 6 novembre 2013
1720PollutionOn a beau le dire, le répéter jusqu’à indigestion, les profiteurs et affameurs de la planète s’en tapent le coquillard des alertes ! Pourtant, selon le rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE), la pollution atmosphérique demeure à des niveaux jugés dangereux dans de nombreuses régions de l’Union européenne (UE) et est responsable de décès précoces, de troubles de la santé et de dégâts sur l’écosystème. En entrée en matière, si le rapport salue la baisse des rejets de polluants atmosphériques au cours des dernières décennies, il souligne en revanche que « le problème de la pollution de l’air est loin d’être résolu en Europe. Vingt-deux pays de l’UE, dont la France, l’Italie et la Pologne, affichent des niveaux d’émission quotidienne de particules fines supérieurs au plafond prévu par l’Union en 2011 ». On est donc en droit de se demander ce à quoi peuvent bien servir les institutions de contrôle… En effet, selon l’AEE, « les seuils plus bas mais non contraignants fixés par l’OMS ne sont quasiment jamais respectés, selon les relevés effectués par les antennes locales de contrôle ». Pour résoudre le problème (et ce n’est pas un gag), Janez Potocnik, commissaire européen à l’Environnement, estime que « l’UE peut se fixer d’une manière réaliste l’objectif de parvenir aux seuils préconisés par l’OMS au plus tard en 2050 ». Si, d’ici-là, nous ne sommes pas tous crevés ! Continuons avec le même optimisme en plein naufrage : toujours selon le rapport, « la réglementation plus restrictive appliquée depuis dix ans a permis une réduction de 50 % des émissions de dioxyde de soufre responsables des pluies acides et d’un tiers des émissions de monoxyde de carbone ». Mais, car il y a un mais, « en revanche, les niveaux d’émission de particules fines et d’ozone n’ont que peu baissé [admirons au passage la nuance contenue dans le terme “peu”], laissant en suspens la question des conséquences sanitaires de cette pollution ». Rien que ça ! Et Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE, de gentiment nous prévenir : « La pollution de l’air est nocive pour la santé des hommes et pour les écosystèmes. Selon les normes actuelles, une grande partie de la population ne vit pas dans un environnement sain. » C’est gentil de nous prévenir ! En effet, « près d’un tiers des Européens sont exposés à des niveaux dangereux d’émission de particules fines très présentes dans les zones urbaines et particulièrement nocives car elles passent directement des poumons dans le système sanguin », poursuit le rapport. Diantre ! Ce dernier constate encore que « les chances de voir appliquer à l’avenir une réglementation plus contraignante sont minces, car de nombreux gouvernements européens peinent déjà à faire respecter les seuils d’émission mis en place en 2010 ». Alors, à l’horizon 2050 ! Tu m’Eltonne John… Mais ce n’est pas tout : comble du mauvais goût, l’AEE conclut le rapport toute fière que, cependant, « les émissions de microparticules demeurent à un niveau relativement bas en Europe, en comparaison de ceux enregistrés dans les zones urbaines en Asie, au Proche-Orient ou en Afrique »… Quelle chance on a, alors, de vivre dans des pays riches relativement épargnés et de pouvoir envoyer nos technologies polluer ailleurs, chez les plus pauvres. Une logique capitaliste et colonialiste bien ficelée !



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


amarige

le 8 novembre 2013
naaaaahhhh!! mais l'écotaxe va tout résoudre!!! le pollueur-payeur ça marche vraiment bien !!!