Météo syndicale

Comme le dit l’adage populaire, il faut d’abord se méfier de ses amis plutôt que de ses ennemis. Mais, au cours du XXI^e siècle (comme avant !), il vaut mieux préciser : de celles et de ceux qui se prétendent nos amis ! Ainsi, en lisant « notre hebdomadaire satirique favori », on en apprend de belles. Un organisme (habilement qualifié d’ami des salariés et conseiller des patrons…) – le groupe Alpha (spécialisé dans l’expertise et le conseil aux entreprises) – voulait, début décembre, fêter ses 30 ans. Tout plein de beau monde était invité, du Medef à la CGT.
À deux jours de la grande cérémonie, baissez le rideau ! Officiellement pour « des raisons d’ordre public », mais, en fait, des « remous sociaux » étaient à craindre. Des salariés qui avaient eu affaire au groupe Alpha comptaient profiter de l’occasion pour demander des comptes aux divers intéressés, ministres et représentants patronaux. Cela aurait assombri le tableau. Un organisme qui mange à plusieurs râteliers, c’est pourtant dans l’air du temps, non ?
L’ex-syndicaliste de Florange étant excellemment habillé pour l’hiver dans les pages de ce Monde libertaire, nous n’en rajouterons pas une louche. On se contentera de renchérir sur les liaisons avouées (mais sans photos !) du sémillant locataire de l’Élysée qui fait et fera la joie des caricaturistes et des unes des quotidiens et magazines ! Entre le presque gentil « Friture sur la ligne » et « Moi, commis du patronat », pour brocarder la social-démocratie à la sauce libérale des pouvoirs publics, ça se bouscule au portillon.
Et loi d’amnistie pour les actes syndicaux jugés en dehors des clous ? Deux militants de la CGT du Rhône ont été dernièrement convoqués en instance au palais de justice de Lyon pour une affaire de distribution de tracts en 2010 ! On n’ose penser à ce qu’on pourrait ressortir des tiroirs à Goodyear par exemple…
Pour parler de ceux d’Amiens, la semaine dernière a vu une forte mobilisation. Comme le disait un tract : « Impasse juridique ou sursaut de la lutte des classes ? » Avec une médiation annoncée par le gouvernement, l’atterrissage risque d’être accompagné de dégâts divers.
« C’est le capitalisme qu’on favorise ! » déclarait Jean-Claude Mailly dans le dernier éditorial de FO hebdo. Et ce n’est pas les promenades aux allures de grand-messes qui y changeront quelque chose !