Météo syndicale

mis en ligne le 22 mai 2014
« Les organisations du parti doivent aider les syndicats et les entreprises à recenser les ouvriers qualifiés afin de les entraîner vers le travail de production avec autant d’esprit de suite et de vigueur que lorsqu’il s’agissait des besoins de l’armée. » Ainsi envisageait-on le communisme/capitalisme d’État en mars 1920 lors du IXe congrès du parti communiste russe.
L’augmentation de la production est-elle en elle-même le but du socialisme ou est-elle une condition suffisante pour l’instauration du socialisme ? Vaste débat qui sera juridiquement réglé quand en 1949 les statuts des syndicats soviétiques seront modifiés : « Les syndicats soviétiques exercent toute leur activité sous la direction du parti communiste, force organisatrice et dirigeante de la société soviétique. »
Tirez le rideau, rajoutez-y le stalinisme sous toutes ses formes et vous aurez le socialisme de caserne dénoncé par Bakounine.
À l’initiative des sept organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, FA-FP, FSU, Solidaires et UNSA), le rassemblement de milliers de fonctionnaires, durant la marche contre l’austérité, s’est voulu « ferme et déterminé ». Mais quid du « pas de côté » de Force ouvrière ?
On peut esquisser une explication avec la mise en avant par les médias des déclarations de Pierre Laurent du Parti communiste : « Cette manifestation est un premier signal de réaction face à l’annonce du plan d’austérité. Il faut ouvrir des perspectives de rassemblement pour une vraie politique de gauche, qui valorise les services publics au lieu de les casser. Il n’y aura pas de sortie de crise sans services publics ». Pour la suite d’un vrai mouvement social indépendant et déterminé devra-t-on attendre les calendes grecques ?