Réseau, Banque postale et SF : razzia sur le réseau

mis en ligne le 19 juin 2014
1745laposteLe personnel ? Un détail…
D’un côté le « management unique » se met en place, mêlant en un corps hybride l’encadrement de LBP, des SF et du Réseau, au prix d’un mercato entre cadres stratégiques «chacun aura un poste mais il n’y en aura pas pour tout le monde !» De l’autre plusieurs dizaines de milliers d’agents se demandent à quelle sauce ils vont être mangés, 1 500 à la DCB, 2 700 DET, plus de 9 000 vendeurs au réseau, les 31 000 guichetiers et guichetières. Avec un joyeux mélange de statuts entre agents de La Poste et de la filiale, qui, rappelons-le, est une autre entreprise au regard du droit. Toutes les opérations des bureaux de poste vont passer sous tutelle bancaire, qu’on vende du colis, des timbres, de la téléphonie ou de la banque.
Toutes et tous vendeurs ! Mais de tout cela, on ne parle pas dans un projet technocratique où l’on définit le management avant de concevoir le réseau. C’est comme si on bâtissait une maison en commençant par le toit. Une pensée unique qui n’a que faire du service public et du personnel.

Préserver le service public contre la banque
La complainte de la baisse de fréquentation ne trompe plus personne. On en connaît les vraies causes : mise en place des automates, suppression du numéraire dans certains bureaux, fermetures massives de guichets en zones rurales et quartiers populaires. La direction est gonflée de venir pleurer après le client qui déserte les bureaux de poste. Il est vrai que l’usager qui vient « cannibaliser » le guichet bancaire le jour des prestations sociales n’est pas dans le cœur de cible de la banque, on nous ressort le produit net bancaire par client , 2 000 euros jour dans une banque « normale », 500 euros pour La Poste !
Un peu logique quand les banques de la place rejettent les clientèles en difficulté, ne proposent plus d’espèces en bureau et ferment leurs infrastructures dès qu’un quartier populaire périclite. C’est la pierre d’achoppement de tout l’édifice, les services financiers sont au service de toutes et tous, ils doivent le rester. Plus que jamais, la communauté des postiers, quelle que soit leur « branche » d’origine doit défendre ce service public contre les tentatives de le dénaturer.

Histoire d’un échec
Depuis sa création, la Banque postale n’a pas, loin s’en faut, atteint les résultats que ses promoteurs avaient prévus. Les méthodes se sont suivies, comme un mauvais sitcom qui ne prend pas, Carré d’As, 7 gagnants, 5 piliers, la série des V, 1, 2, 3, on en est à la 9. Rien de tout cela n’a fonctionné et ce n’est pas la faute des postiers, forces de ventes, guichetiers, qui n’ont pas démérité, se sont pliés au ridicule en vendant des boîtes à meuh de chtis, en permettant à la Poste Mobile d’atteindre le million d’abonnés (en attendant le premier euro de profit net, le jackpot c’est pour SFR). Les crédits consos atteignent la moitié du prévisionnel (3,4 milliards d’euros pour 6 prévus fin 2012) la banque des riches a échoué lamentablement avec le divorce Oddo – la Banque postale, qui s’est fait plumer de quelques dizaines de millions d’euros au passage. Alors qu’est-ce qui a foiré ? Réponse de SUD-PTT : les patrons ! Facile, vous nous direz, mais pour le coup c’est vrai. Il fallait être un peu neuneu pour se lancer dans le secteur le plus concurrentiel du pays, un domaine où quelques grandes banques font la loi, jusque dans les couloirs du pouvoir. Fallait vraiment être benêt en pensant qu’offrir la distribution du Livret A à tout le monde et s’associer à la Société générale pour faire du crédit à la conso assurerait un rond de serviette à la table des banquiers.
Cette réorganisation massive va concerner tous les étages du réseau, pour SUD-PTT, la priorité doit être donnée aux conditions de travail et à l’emploi. Le tout commercial est incompatible avec le service public de qualité qu’attendent toutes et tous les usagers de La Poste.


SUD-PTT