Météo syndicale

mis en ligne le 18 décembre 2014
On va commencer par rire un peu au sujet d’un tract du ministère de la Défense où la CFTC attaque FO pour sa référence « marxiste » à la lutte des classes et à la charte d’Amiens. C’est Pouget et Monatte qui pourraient faire du chambard au columbarium du Père-Lachaise ou autre part 1 ! Sinon, revenons aux « affaires diverses » qui agitent la centrale syndicale dite de Montreuil. Les dernières révélations autour du secrétaire confédéral de la CGT éclaboussent tout le mouvement syndical et pas seulement la précitée 2. Ça grogne tous azimuts, à la base, dans les structures diverses, les UD, les UL ; militantes et militants discutent… de façon à présenter aux médias, au monde du travail, un outil de lutte efficace et solidaire. En bref, une CGT loin de toute caricature journalistique. Ainsi, le 9 décembre dernier, lors du comité général de l’union départementale de la CGT parisienne (environ 45 000 syndiqués), la plupart des interventions ont exprimé le besoin, pour la CGT, de revenir à un syndicalisme de classe et de masse et à une démarche fédéraliste fondée sur l’autonomie des structures syndicales. On verra bien ce que ça donnera… En espérant que pour remplacer le sortant il n’y ait pas un autre chef de clan ! Dans les couloirs comme à la tribune, tout le monde (ou presque ?) s’accordait à dire que la plupart des prétendants à la charge suprême ne valaient pas mieux que le locataire de Vincennes !
En province, les pas de côté se bousculent au portillon. Ainsi le secrétaire de l’UD CGT du Cher a-t-il déclaré, entre autres : « Si nous revendiquons avec raison que nous sommes une organisation syndicale de conquête, de progrès social, de transformation de la société, nous devons être à la hauteur de notre idéologie. Mais là, nous pouvons constater que certains, dans l’organisation, ne sont pas dans cette optique, bien au contraire. Nous pouvons même aller plus loin, en considérant que ces camarades (si nous pouvons toujours les appeler camarades) sont dans la complaisance avec le gouvernement et le patronat, dans le moule de l’intégration dans l’Union européenne, dans l’acceptation du capitalisme. »
Donc, le débat est lancé, la CGT doit-elle être ce que veulent nombre de ses militantes et militants ou ce à quoi aspirent celles et ceux qui gravitent dans les hautes sphères de la direction syndicale ? Vaste débat qui ne se conclura pas par un coup de baguette magique. Le gouvernement souhaite des organisations syndicales souples devant toutes les compromissions, c’est clair. Mais pour que le syndicalisme en France comme ailleurs retrouve la voie vers un autre monde, il faudrait un peu plus d’unité dans les luttes et les autres démarches organisationnelles. On peut douter que le solstice d’hiver nous apporte tout ça. À moins que ?




1. On en avait déjà causé dans le numéro 1755 du Monde libertaire (début novembre), c’était les bans du mariage CFDT-CFTC de la Défense !
2. Certains insistent plus sur la victimisation de la seule CGT, tout en dénonçant les fuites internes, les corbeaux… Cela nous semble du patriotisme renversé !