Météo syndicale

mis en ligne le 22 janvier 2015
Nous y voilà, c'est parti comme en 1914 ! Le spectre de Léon Jouhaux doit se redresser fièrement dans sa dernière demeure… et ce qui reste de syndicalistes dans la CGT actuelle avoir le moral en baisse. Malheureusement il n'y aura pas en ce début du XXIe siècle un Pierre Monatte démissionnant avec lucidité des instances de la CGT… quoique ?
Tout ça a mal commencé. Pour le 11 janvier il y a eu un communiqué intersyndical : « Ce dimanche, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FSU, UNSA et Solidaires appellent le monde du travail ainsi que tous les citoyennes et citoyens à se joindre à toutes les initiatives et manifestations organisées ce week-end partout en France dont la marche silencieuse à Paris. »
Nombre de militantes et militants refusaient de se rallier à l'union sacrée, au redorement du pouvoir en place… Tout cela a été exposé dans les pages du Monde libertaire. Les parades politiciennes passent et les problèmes restent, comme la loi Macron !
Au niveau syndical, déplorons-le, pas d'expressions publiques (ou peu) pour se dégager du carcan unitaire interclassiste. À part le syndicat CGT de Saint-Gobain Aubervilliers « qui dénote assez franchement de ce consensus assez gênant, c'est le moins qu'on puisse dire ». En effet : « Nous ne nous retrouverons pas, dans l’union nationale, sous la bannière des réactionnaires. Les forces syndicales progressistes n’ont pas à faire front avec celles et ceux qui ont pour projet politique de faire taire toute voix dissonante, toute contestation pour s’assurer de notre totale soumission mais doivent en toutes circonstances les combattre. De même, nous ne marchons pas main dans la main avec nos exploiteurs, qui savent si bien profiter de la confusion actuelle. »
De leur côté les syndicats de journalistes (SNJ/SNJ-CGT/CFDT-Journalistes), avec leurs Fédérations FIJ (internationale) et FEJ (européenne), tout en saluant la mobilisation : « Comment ne pas être interloqués par la présence, dans la marche parisienne, dans le carré des VIP, du président gabonais Ali Bongo ; d’Ahmet Davotoglu, premier ministre de Turquie, l’une des plus grandes prisons de journalistes ; de Benjamin Netanyahou, le premier ministre d’Israël alors que 16 journalistes palestiniens ont été tués en 2014 par les forces de sécurité israéliennes ; de Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie d’une Russie qui musèle sa télévision et réprime de nombreux confrères ; de son homologue des Émirats arabes unis, où l’on peut être emprisonné pour un tweet, cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane… » Certes mais on aurait aimé aussi une condamnation de la conception d'union sacrée !
Pendant ce temps (air tristement connu) à Montreuil ça démissionne ça propose, ça réfute. De la mêlée ouverte pour le remplacement que va-t-il sortir ? La désignation du nouveau bureau confédéral est encore dans les cartons et ce ne sont pas les divers communiqués et démentis au sujet du remplaçant à la charge suprême qui éclaireront notre lanterne ! Un réel débat dans les structures syndicales pour un congrès extraordinaire est bien sûr urgent mais le printemps pourrait nous annoncer des remaniements dont certains vieux crocodiles ont la maîtrise.
Que la CGT soit à la croisée des chemins n'est pas tombé de la dernière pluie. Mais pour aller où ? Là est la question ; faut-il se poser la question d'une scission ou se contenter d'une solution préservant le « camp du syndicalisme lutte de classe » ?
Tout d'abord se battre contre Macron, le PS/Medef et leurs alliés pour que des beaux jours reviennent.