Femmes libres en chansons

L’émission Femmes libres sur Radio libertaire en coproduction avec Cristine Hudin (edito-hudin) organise cette année, en lien avec la Journée internationale de luttes des femmes, une soirée au Vingtième Théâtre : Femmes libres en chansons.
Née en mai 1986, date anniversaire de la révolution espagnole, à l’initiative de Nelly Trumel, l’émission a pour titre Femmes libres, titre choisi pour rendre hommage aux Mujeres Libres (Femmes libres). Cette organisation fut créée en avril 1936 et regroupa plus de 20 000 femmes anarchistes espagnoles. Elle avait pour but de « libérer les femmes du triple esclavage dont elles étaient victimes : esclaves de leur ignorance, esclaves en tant que productrices et esclaves en tant que femmes ». L’émission est un espace de réflexion et d’échange sur l’oppression spécifique des femmes dans une société patriarcale et capitaliste basée sur l’autoritarisme masculin, ainsi que sur des stratégies de dénonciation, de lutte et de reconstruction mises en œuvre par les femmes et les mouvements féministes, à la lumière de l’analyse des rapports sociaux de sexe.
Trois axes se dégagent dans l’émission. Un premier, militant, rend compte du travail sur le terrain : luttes pour le droit à l’avortement et à la contraception, luttes contre toutes les violences (violences conjugales, incestes, viols, harcèlement sexuel, système prostitutionnel, exploitation économique, etc.), luttes contre les discriminations, solidarité avec les femmes du monde entier, d’ici ou d’ailleurs, pacifisme, anticléricalisme, antiracisme, etc.
Le deuxième, plus intellectuel, rend compte des analyses théoriques, des études féministes faites par des chercheuses (historiennes, sociologues, philosophes, scientifiques, etc.).
Le troisième volet, culturel, aborde la création : littérature, cinéma, arts plastiques, théâtre, musique… et les manifestations qui mettent en valeur les créations féminines ou féministes (Festival de films de femmes, Cineffable, Elles résistent, Artemisia, etc.).
« Si l’égalité entre les sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine », cette phrase de Louise Michel pourrait servir de devise à l’émission.
Pour écouter les émissions ou les télécharger sur Internet : tous les mercredis de 18 h 30 à 20 h 30, en Île-de-France 89,4 MHz et partout dans le monde http://media.radio-libertaire.org. Les émissions sont disponibles pendant un mois.
Pour nous contacter, téléphoner pendant l’émission au 01 43 71 89 40, envoyer un courriel à femmeslibres (arobase) outlook. fr ou écrire à Émission Femmes libres, 145, rue Amelot, 75011, Paris.

« Femmes libres en chansons »
La soirée Femmes libres en chansons est conçue comme un concert, mais aussi comme une émission de radio et sera diffusée en direct sur Radio libertaire, avec pour thèmes les amours, les violences, mais aussi les luttes des femmes. Amours joyeuses ou douloureuses, viol, prostitution, avortement, domination et, bien sûr, combats féministes se déclineront en chansons et musique avec les Chanteurs livreurs, Claire de lune, Francesca Solleville, Mamia Cherif, Nelly Pouget, Véronique Pestel, les Voix rebelles et des surprises… Nous vous les présentons ci-dessous. 

Les Chanteurs livreurs
Les Chanteurs livreurs, ce sont cinq hommes qui font de la musique ensemble depuis plus de vingt ans : Pierre aux guitares et à la voix, Pascal à la batterie, Claude aux guitares, au banjo et à la voix, Elie à la guitare basse et Jean le chanteur, auteur de la plupart des chansons. Leur maxime : « C’est parce que la lumière va plus vite que le son qu’un chef a l’air brillant avant d’avoir l’air con. » Leur principe : « Ni gauche caviar ni œuf de l’UMP. » Leur situation : « Pas Sarko, mais Vanzetti. » Et 4^e CD à leur actif : Les Chanteurs livreurs en CDD ; Le monde est rond ; Monsieur Gillou ; Bras dessus, bras dessous. Nous les rencontrons dans des concerts dans des cafés ou de petites salles, comme à Boutigny ou à Sevran pour la fête de l’association Mots et musiques, des concerts de solidarité, pour Radio libertaire ou la CNT…

Claire de Lune
Fruit de la colonisation des terres tanniques de Bourgogne, Claire de Lune puise son inspiration dans ses origines multiples, condensé de ses vies antérieures avec un fort et mystérieux ascendant méditerranéen. Elle doute. Elle chante. Elle chante ses doutes, essaie de compiler nature, ville et sa nature : challenge ! En claire-obscure, dans un éblouissant noir d’encre, tragique, cosmique, comique, là où se marient humeurs et humour. Et oui, la tête dans la lune, les yeux dans les étoiles, un tantinet perchée mais les pieds bien sur terre, voire en dessous, là où ça sent pas bon parfois, où ça se décompose pour mieux se recomposer. Un CD : Homme qui…

Francesca Solleville
Chanteuse française, Francesca Solleville est la petite-fille du fondateur de la Ligue italienne des droits de l’homme. Généreuse et rebelle, avec son regard lucide posé sur le quotidien qui l’entoure, Francesca sait émouvoir son public fidèle et attentif qui reconnaît en elle la voix d’une femme, d’une artiste sincère qui lutte en chansons, depuis le début des années 1960 pour défendre des idées humanistes et fraternelles. Une des plus grandes interprètes populaires de notre pays. Extraits de sa discographie : dans son premier disque en 1959, Francesca chante des textes de Louis Aragon et Pierre Mac Orlan, mis en musique par Philippe Gérard.
Elle interprète des chansons engagées contre le nazisme, le franquisme, la guerre du Viêt-Nam, et soutient la cause ouvrière : La guerre, la gloire, le paradis en 1968, Demande aux femmes, et Aujourd’hui les femmes en 1975, La révolte des canuts en 1981 ; en 1971, elle enregistre La Commune en chantant ; en 1975, Chants d’exil et de lutte sur des textes de Pablo Neruda ; en 1988, Musique, citoyennes ! pour le bicentenaire de la révolution française. Allain Leprest écrit les paroles de son album Al Dente de 1994. En 2004, elle publie son autobiographie, A piena voce, écrite avec la collaboration de Marc Legras. En 2013, pour le CD Camarade, Francesca chante le répertoire de Jean Ferrat.

Mamia Cherif
Du Petit Journal Montparnasse au Sunside, du Cabaret sauvage à l’Institut du Monde Arabe, des Festivals Couleurs Jazz de St Malo au Dimajazz de Constantine…, Mamia Cherif marie deux cultures pour inventer un troisième genre qui puise aux sources de l’Orient de quoi enchanter les musiques du Monde et le jazz. Mamia a chanté avec Bruno Angellini, Olivier Ker Ourio, Olivier Cahours, Thierry Colson, Emil Spaniy, Olivier Robin, Jean Bardy, Sunny Murray, Amar Chaoui, Mathias Berchadsky, Pierrejean Gaucher, Eve-Marie Bodet, Matteo Bortone, Ibrahim Maalouf, avec qui elle a enregistré Double vie et Jazzarab…
Néanmoins, elle n’en reste pas là avec Aganiok, lectures-concerts de textes en français et de chansons en russe. Reste à paraitre Alma, un monde musical féérique, intemporel où se côtoient musiques arabo-andalouses et séfarades et Mille et une nuits pour Sheherazade, spectacle musical de lectures théâtralisées. Aujourd’hui elle se produit avec Voyage autour de la Méditerranée, un spectacle auquel participent Karim Ziad à la batterie, Fabricio Nicolas à la basse, Christian Toucas à l’accordéon et Damien Argentieri au piano (direction musicale et arrangements).

Nelly Pouget
Nelly Pouget est saxophoniste et compositrice. Née en Bourgogne, elle étudie le saxophone avec Jean-Marie Londeix au conservatoire de Dijon. Préoccupée par une urgence de libération dans la création et dans l’expression, elle réalise des performances sur le mouvement, la voix, l’espace et fabrique des instruments de musique. Elle dirige des ateliers pour enfants. Compositrice, ses créations sont motivées par l’actualité et nourries par ses quêtes spirituelles. Ses voyages, en Afrique, dans différents pays d’Europe, ainsi qu’aux États-Unis alimentent ses recherches.
Elle commence à diriger des orchestres en 1982. Parmi ses enregistrements : 1991, premier CD Le Dire, avec Sunny Murray en quartet ; 1993, Le Vivre, avec le septet qu’elle dirige : Horace Tapscott, Andrew Cyrille, Michel Godard, Gérard Siracusa, Kent Carter, Jean-François Jenny-Clark. En 1996, premier vidéomusique avec Noah Rosen, James Lewis, et Makoto Sato en quartet live, au Procréart Paris ; 1997, Le Voir avec la pianiste Marilyn Crispell ; 1999, premier CD solo Fraîcheur cuivrée. Depuis 2000 : concerts solo, spectacles musicaux pour enfants, les premiers Cinés Jazz, Cinés Concert. En 2001, elle enregistre et compose pour Radio France, dans le cadre des Allabrévés une œuvre originale (France 2 en direct). 2002, 5^e CD Le Waw en duo avec des grandes orgues. Puis elle se produit dans divers concerts en Allemagne à Mayence, à Paris à St Vincent de Paul. Elle organise des soirées ciné-concerts, cinéma-contes-musicaux, ateliers de fabrication d’instruments de musique, concert solo, duos avec danse buto. En 2010, elle crée un spectacle pour bébés Bouquet de Sons, des musiques courts métrages, et participe à un orchestre de Gamelan à Java Indonésie. En 2012, création d’un nouveau cinéma contes musicaux à partir de trois ans, et poursuite de l’étude du Gamelan à Java, rencontre avec le guide conteur mauritanien Yahya Rajel. En 2014, elle enregistre Spirale Danse, et un film documentaire intitulé Spirale Danse retrace sa vie (à paraître en 2015).

Véronique Pestel
Véronique Pestel est auteure, compositrice, interprète. Dans les années quatre-vingt, elle se produit sur de petites scènes à Lyon, puis elle assure ses premiers passages sur la scène de France Culture au Printemps de Bourges. S’ensuit une tournée sur les petites scènes régionales, puis l’enregistrement public du premier disque auto-produit, La Parole de l’autre. Dans les Années 1990, Jean-Claude Barens devient le producteur de Véronique Pestel qui chante partout en France et souvent en Europe. Deux disques se suivent : Laisser-courre en 1995 (Prix Charles-Cros) et L’appeau des mots en 1997. Puis viennent les années 2000, début de sa collaboration avec le compositeur et pianiste Michel Précastelli, avec lequel elle réalise les albums Babels en 2001, puis Canis Bulle en 2005, La vie va, Rag’ en 2009. Elle reçoit le Prix Jacques Douai. Elle s’embarque dans de nombreux spectacles en France, en Ecosse, en Irlande, au Japon, en Haïti et en Amérique latine. En 2011-2012, elle crée un nouveau spectacle avec Michel Précastelli, Saisons. Puis tournée du Caf’ Conf’ Aragon, en France, en Allemagne, en Autriche et à Cuba, avec enregistrement en studio de ce spectacle en octobre 2012, et elle reçoit le prix Charles-Cros en 2013. En décembre 2012, création de Paroles de sages, femmes de parole, en Suisse et actuellement en tournée.

Les Voix rebelles
Quant à celles qui vont nous accompagner au long de cette soirée et qui vont nous faire chanter, Les Voix rebelles, c’est une chorale féministe, présente dans de nombreux événements militants. Cette chorale fut créée en 2000 à l’occasion de la première Marche mondiale des femmes. « Vous ne savez que crier, faites-en des slogans ! Vous ne savez comment le dire, faites-en des chansons. » Elle représente plusieurs décennies de militantisme et de luttes féministes pour lesquelles Les Voix rebelles continuent à donner de la voix par des paroles féministes sur des airs connus, accompagnées à l’accordéon. Ces choristes se retrouvent lors de répétitions et d’échanges une fois par mois, à la Maison des femmes de Montreuil. Elles ont déjà fêté la Fête de la musique avec Femmes libres en direct dans les studios Campus et nous pouvons compter à leur répertoire : L’hymne des femmes, Adresse à Louise Michel, Nathalie Le Mel, La grève des mères, Cause toujours tu m’intéresses, Libération des femmes, Moi j’en ai marre, La Bastille des féministes, Patriarcat.

« À la Bastille, on aime bien les féministes
Chantantes, militantes et pas chiantes
On aime bien, qui ça ?
Les Voix rebelles,
Où ça ?
À la Bastille ! »

Femmes libres sur Radio libertaire