Météo syndicale

mis en ligne le 30 avril 2015
Retenez-moi ou je fais un malheur ! C'est de tous côtés ce que l'on entend dans le paysage syndical. Un bout de bonheur aurait été un 1er mai approchant un tant soit peu d'un semblant de front syndical, mais patatras ce n'était pas dans l'air du temps. Pourtant, des galops d'essai semblaient avoir mis en branle quelque chose qui y ressemblait... Dans les états-major qui sont aux manettes « ça » en a décidé autrement !
Bon, commençons par les camarades de l'avenue du Maine : « La journée internationale de solidarité et de revendications, le 1er mai sera cette année encore pour Force ouvrière l'occasion de marteler notre combat contre l'austérité. » Un combat partagé par la Confédération européenne des syndicats, qui explique : « L'austérité a échoué, l'Europe doit investir pour relancer la croissance, créer des emplois et favoriser la consommation. » Dont acte. Du côté Montreuil, aka CGT, on ironise presque avec un « 1er mai presque unitaire ». La nouvelle bande à la direction confédérale nous dira peut-être un jour ce qui a manqué ? Sûrement la compréhension du mécontentement de la base, qui en a plus qu'assez des divergences politiciennes.
Pourtant, « tout » continue, les cadences infernales, les mauvais salaires, la dégradation des conditions de travail, qui ont été dénoncées en vain à France Télécom ou à la Poste. Les suicides continuent. L'État méprise les travailleurs et brade le Code du travail comme l'illustre encore la loi Macron. Ce faisant, il prive tous les travailleurs de protection contre l'arbitraire en négligeant gravement le fait que tout travailleur fragilisé peut emporter dans son désespoir un nombre considérable de victimes.
Le gouvernement en appelle à « l'esprit du 11 janvier », en fait à du Jouhaux réchauffé. Nous, nous nous référons à l'acte militant conséquent de notre camarade Pierre Monatte, démissionnaire des organes dirigeants de la CGT face à la soumission de la direction du syndicat à l'union sacrée de la Première Guerre mondiale. Un siècle après, ça peut sembler symbolique, incantatoire... Mais l'histoire nous donnera raison !