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Dans un sale État
par Monica Jornet le 6 décembre 2020

Appels à manifester contre la loi d’impunité globale II

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Brève de si-bref-combat pour le Monde libertaire

Dans le Loiret, la préfecture est à Orléans et la sous-préfecture à Montargis. Nous manifestons souvent tou.te.s ensemble à Orléans et c’est ce qu’on a fait aujourd’hui 5 décembre avec notre permission de sortie en poche pour aller au-delà du périmètre autorisé, passé de 1 à 20 km depuis mon dernier compte-rendu du 17 novembre. Elle est pas belle la vie en France sous la V° Monarchique ? Pas étonnant que cette fois les rendez-vous hors Paris se concentrent sur les grandes villes si, comme à Montargis, la mobilisation est réduite à peau de chagrin : nous étions une trentaine de personnes pour le rassemblement du 3 décembre devant la permanence de Door, Place de la Rèp. Vous n’avez encore jamais entendu ce nom ? Le député du Loiret a pourtant eu droit à sa caricature avec la légende " Jean -Pierre Door Député LR, a voté la loi de sécurité globale. C’est l’union des droites contre nos libertés".




En route pour Orléans ! Ça nous a fait un bien fou de revoir la départementale D2060 parée des couleurs de l’automne avec ses beaux panneaux 90 km rétablis partout (malin, ça permet de faire du bénèf avec de l’ancien présenté comme neuf ! C’est l’imagination du pouvoir à défaut de "l’imagination au pouvoir"...). Et ça faisait chaud au cœur de retrouver les bons vieux avertissements anti-radars de notre Fédé (la FFMC, Fédération Française des Motards en Colère) peints sur la chaussée, nous évitant de nous faire racketter par les flics. Eh oui, la liberté conditionnelle c’est mieux que la résidence surveillée, les autorités gouvernementales nous donnent ainsi l’impression de faire des pas en avant en espérant qu’on ne comprenne pas que c’est en direction d’une dictature.

Orléans, "On est là !" comme nous allons bientôt chanter sur le parcours de la manifestation. En attendant, on se les gèle sur la place où nous allons piétiner une bonne demie heure. Et les cafés sont fermés, nom de dieu, porcoddio, cagoendios. Nos drapeaux noirs flottent iconoclastes sur le parvis de la cathédrale en cette journée ventée et nous nous réchauffons en accompagnant de la voix des musiciens qui répètent leur répertoire de manif. Super répertoire puisque nous chantons "Le Chant des partisans", "Bella Ciao", "L’hymne des Femmes" et "A las barricadas". Mais il ne doit pas être du goût de la CGT qui, au milieu de la place, lance sa sono qui, comme d’habitude, domine tout (c’est le but) avec force tubes nullissimes ou moins nuls avec leurs slogans éternels adaptés à la sauce du jour en guise de paroles.

Nous quittons donc le parvis et distribuons le Communiqué des Relations Extérieures de notre Fédé (la FA, Fédération Anarchiste) à travers la place. Des sympathisants s’approchent pour discuter et prendre contact avec le groupe Gaston Couté, des camarades de l’UCL viennent nous saluer et nous inviter amicalement à manifester avec eux avec nos drapeaux, nous échangeons nos tracts. Des militants de divers partis viennent nous filer leurs tracts : l’un d’eux, pourtant d’une organisation pas même libertaire, nous crie "Vive l’Anarchie !"

La foule devient un peu plus compacte, nous guettons le départ de la manif. C’est alors qu’une journaliste s’approche de nous, un micro à la main et nous interviewe pour France Bleu. Un manifestant s’approche de Christian, mon compagnon : "Il est beau ton drapeau, camarade ! T’en as un pour moi ?" - Heu, désolé, répond Christian après consultation générale, mais on n’a pas apporté de drapeau en plus. - Ah, c’est vraiment le plus beau de la place ! - Je suis bien de ton avis, répond Christian. C’est alors que nous le voyons sortir une bouteille de vodka pour trinquer avec le groupe en nous disant : "Je sais, elle est russe mais c’est pas grave ! "

Que dire de cette manif ? Heureux-ses de retrouver l’ambiance des manifs depuis le temps qu’elles nous étaient interdites, plus ou moins ouvertement, sous prétexte sanitaire... Et jusqu’à quand seront-elles autorisées ou suffisamment garanties au niveau des libertés d’opinion et d’expression, au niveau de notre sécurité mise en péril par les forces de l’ordre étatique ? Heureux-ses de prendre et reprendre contact avec tant de personnes. Mais. Mais on retrouve les mêmes, les personnes déjà engagées. Il est loin le temps où l’on manifestait avec ses enfants, aujourd’hui on a déjà trop peur depuis un bon bout de temps de la violence des flics et pourtant la loi de sécurité globale n’est pas encore appliquée, demain sera pire. Mais. Mais c’est une manif d’un petit millier de personnes. Tout le groupe est d’accord pour dire que jamais il n’y a eu aussi peu de participation à une manif à Orléans.

Et puis, le soir, j’apprends qu’il n’y a jamais eu autant de monde dans la rue... commerçante de Montargis pour "profiter des remises exceptionnelles de Noël".

En ces temps où l’obligation de résultat et de performance atteint aussi les milieux militants, vous vous attendiez sans doute à un autre compte-rendu, mais le Groupe Couté de la Fédération Anarchiste sait encore appeler un chat, un chat, et le nôtre est noir. Comme pour Louise Michel, il porte le deuil de nos illusions.



PAR : Monica Jornet
Groupe Gaston Couté FA Loiret
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